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Compression du nerf Médian au niveau du canal carpien.
Il s’agit d’un syndrome canalaire statique au niveau de la main. 
Celui-ci entraine des paresthésies (fourmillements) des 3 premiers doigts et d’une partie du 4e.

C’est une augmentation de pression dans le « canal » sous le Ligament Annulaire Antérieur du Carpe (LAAC) là où passent aussi les tendons fléchisseurs.
Imaginez que vous êtes dans un tram plein à craquer et que monte une équipe de rugby. Vous vous retrouvez écrasé contre la porte et n’avez qu’une envie : que celle-ci s’ouvre

Les symptômes 

Fourmillements qui peuvent toucher les 3 premiers doigts et d’une partie du 4e. Ces fourmillements sont très souvent insomniants. Les patients avec un SCC se réveillent et ont le besoin de secouer la main. Le matin, au moment d’ouvrir les yeux la main est raide et nécessite un dérouillage.

Une maladresse fine et un lâchage des petits (ou grands) objets peut se remarquer.

Clinique et électromyographique (EMG) le plus souvent. Une échographie peut aussi avec une bonne sensibilité détecter des souffrances du nerf par compression par le LAAC.

L’EMG peut retrouver et quantifier la souffrance du nerf. 

Le nerf médian est un nerf mixte c’est-à-dire qu’il a un rôle SENSITIF : il conduit l’informationsensitif de la pulpe de votre index qui touche une poêle brulante. Plus l’information revient vite (au moins 40 m/s) et moins longtemps vous garderez la main sur la poêle brulante. Et un rôle MOTEUR : il conduit l’information de votre cerveau qui donne l’ordre d’attraper avec le pouce et l’index cette clef sur la table. Si l’information arrive en retard (> 4 ms) la prise ne se fait pas correctement et vous risquez de faire tomber la clef (maladresse fine)

Si la compression dure depuis longtemps une amyotrophie (perte du volume musculaire) de certains muscles peut se voir

Avant l’intervention 

– EMG pour confirmation et évaluation de la sévérité de la souffrance nerveuse

En ambulatoire (sortie le jour même) habituellement sous anesthésie locorégionale ou locale. 

Le chirurgien réalise une incision au niveau du talon de la main d’environ 25 mm afin de sectionner le LAAC et libérer le nerf médian.^
Le LAAC peut également être coupé par un instrument spécifique sous contrôle échographique et dans ce cas-là la cicatrice cutanée se trouve en amont du pli de flexion du poignet.

Après l’intervention

– Une disparition des fourmillements nocturnes dès le premier soir en fonction de la sévérité de la compression et du délai avant la prise en charge

– Pas d’immobilisation

– Une douleur de part et d’autre de la cicatrice peut se faire sentir pendant un temps

– Des soins locaux par un(e) infirmièr(e) tous les 2-3 jours

– Après 1 mois, reprise des activités sans limite de poids ou de mouvements.

– Les douleurs sur le talon de la main peuvent persister 4-6 mois.

– M2 : 2 mois après l’intervention : contrôle de la cicatrice et de l’amélioration des symptômes.

Complications 

« Expliquer les complications d’une chirurgie c’est dire des choses que l’on n’a pas envie de dire à quelqu’un qui n’a pas envie de les entendre »

– Comme toute chirurgie il existe un risque d’hématome post opératoire.

– Une infection profonde est très rare. Elle peut nécessiter une chirurgie de lavage avec un traitement par antibiotiques. Il est très fortement déconseillé de fumer et un sevrage peut être nécessaire car le tabac augmente le risque d’infection.

– L’algodystrophie est un phénomène douloureux mal compris. Elle est traitée médicalement et peut durer plusieurs mois (voire années), entrainant une prise en charge spécifique avec rééducation adaptée. Elle est imprévisible dans sa survenue comme dans son évolution et ses séquelles potentielles.

– L’atteinte du nerf (fibrose cicatricielle, cicatrisation intra neurale…) est extrêmement rare.

– La cicatrice peut être adhérente au plan profond plusieurs semaines. ​

Elle reste inflammatoire (rouge violacée) pendant 2-3 mois et se blanchit par la suite. Il faut la protéger du soleil pendant 1 an. Elle peut entrainer une petite raideur du poignet en fin d’extension et une gêne en fin de flexion.

La liste n’est pas exhaustive et une complication particulièrement exceptionnelle peut survenir, liée à l’état local ou une variabilité technique. Toutes les complications ne peuvent être listées, ce que vous avez compris et accepté.

Résultats attendus 

Une disparition des fourmillements. En cas d’amyotrophie (diminution du volume du muscle) selon le délai avant la prise en charge et le degré d’atteinte il faudra de la rééducation. L’intervention ne donne pas de nouveaux muscles, qui ne seront peut-être pas récupérable.

EN RÉSUMÉ

La libération chirurgicale à ciel ouvert du nerf médian au canal carpien est une intervention justifiée devant un syndrome compressif clinique du nerf médian avec confirmation par l’EMG.

Le geste chirurgical est bien codifié, les résultats sont le plus souvent très bons mais le degré et la vitesse de récupération sont variables et imprévisibles, fonction notamment du degré de l’atteinte.

Quelques chiffres et informations utiles :

Examen complémentaire nécessaire : EMG
Durée d’hospitalisation : 0 jours (ambulatoire)
Durée de l’anesthésie motrice : quelques heures (3-4h)
Immobilisation : NON
Limitation port de charge : Non
Arrêt de travail : 1 mois 
Reprise du sport et activité : 1 mois 
Temps de cicatrisation : 2 semaines environ
Nombre de cigarettes autorisées par jour : ZERO
Cigarette électronique : tolérée
Suivi : 2 mois minimum
Satisfaction post opératoire : +++